Rgz a écrit : ↑31 mai 2023, 21:55
D’où tiens tu cette information Bubulle?
C’est de ta culture recifal? Je veux bien en savoir d’avantage si tu as des articles scientifiques pour ma culture
car je galère à en trouver.
J’utilise du biobooster+ , je pense que le peroxyde d’hydrogène qui est un oxydant (eau oxygéné) et l’oxygène qui s’en dégage dans l’eau claque la membrane cellulaire des bactéries anaérobies, qui est très fine (d’où le fait qu’elles n’aiment pas les milieux oxygénés)
Ça doit quand même contrebalancé les enzymes présentent dans le produit etc non?
Bonjour,
Effectivement, je me base sur ma culture récifale. J’ai une très faible expérience en bassin (je ne vous lis que depuis 3 ans, et mis en eau mon bassin que depuis un an). Mais, j’ai presque 25 ans de récifal (sur les 58 du bonhomme). Et j’en apprends encore…
Les adaptations et les mises en œuvre peuvent différer dans ces deux domaines, mais les lois de la nature restent les mêmes.
En bassin, le cycle de l’azote n’est pas bouclé, alors qu’il l’est en récifal.
En bassin, le cycle de l’azote se termine avec la dégradation des nitrites en nitrates. Ceux-ci seront ensuite exportés soit par la consommation des plantes, soit par des changements d’eau.
En récifal, les nitrates sont transformés en azote par les bactéries anaérobies contenues au sein des roches (celles que nous appelons roches vivantes ou pierres vivantes) pour la méthode Berlinoise, ou sous plénum pour la méthode Jaubert.
Le système est bouclé tant que l’équilibre apport/consommation bactérienne est favorable. Donc un volume de roches suffisant pour épurer la production des êtres supérieurs (poissons, invertébrés, …).
Nous bannissons au maximum les surfaces de colonisation uniquement aérobies, tels que les mousses (tapis Japonais), qui pour le récifal ne sont que des ‘usines à nitrates’. Et comme les invertébrés ne supportent pas les nitrates…
Au fil des années (début 2010), les récifalistes ont cherché à réduire le volume de roches (décor plus épuré, coût des roches, …). Soit donc une baisse de la masse épuratrice au profit du volume d’écailles. Vous imaginez la suite. Le système n’était plus capable.
Les biologistes ont trouvé une parade (que pour ma part, je qualifierais de béquille) : Le réacteur à bactéries (RAB).
Bien que différent sur le procédé (voir plus bas), C'est de là que part mon analogie avec le booster de bactéries évoqué plus haut par Dimm.
Les bactéries ont besoin pour se développer de trois composants : Du carbone, de l’azote/nitrates (N), des phosphates (P).
L’azote et les phosphates sont produits par nos pollueurs. Reste à ajouter le carbone à l’équation (du sucre, de la vodka ou des biopellets) pour voir les bactéries se développer et consommer ces trois composants. Si l’un de ces 3 composants vient à manquer, les bactéries se réduisent et donc, le cycle d’épuration. C’est la loi du
facteur limitant de Liebig.
Ce que nous appelons réacteur à bactéries est un filtre à lit fluidisé. Un support bactérien mis en circulation dans une colonne d’eau verticale mise en circulation par une pompe de brassage. Dans cette colonne d’eau nous introduisons un support d’accroche aux bactéries (du charbon actif, de la résine ou des biopellets). Dans le cas d’un support de type charbon actif (donc plutôt vierge), il est nécessaire de faire un apport de carbone par pompe doseuse (habituellement de la vodka). Dans le cas de Biopellets, ceux-ci intègrent le carbone (je crois qu’ils sont fabriqués à base de riz), donc nul besoin d’un apport de carbone supplémentaire. Le ‘pilotage’ s’effectue par dosage de la pompe doseuse ou du nombre de biopellets selon relevés de tests (No3 et Po4).
Une petite vidéo de l’époque où les premiers RAB étaient expliqués par Alain Tortey (à partir de la 40ème minute). Il y détaille beaucoup plus précisément que moi son fonctionnement.
https://www.cap-recifal.com/opotr/oc%C3 ... ad-22-r22/
Ces réacteurs ont bien des avantages (réduction des taux, nourrissage de certains coraux via le relargage de bactérioplancton), mais également des inconvénients (taux trop bas qui mène à une oligotrophie en excès, mauvais contrôle, risque après période d’arrêt).
Dans les roches se développent les bactéries spécifiques au cycle de l’azote, et en nombre adapté au ‘volume’ à épurer. Dans un réacteur, ce sont tous types de bactéries qui peuvent se développer. Pas uniquement celles espérées. (Voir à partir de la 50ème minute de la vidéo).
Dans les mauvaises expériences, nous avons vu des attaques bactériennes rapides sur des coraux (LPS), voir sur des poissons imputés au RAB.
Certes, il est possible que les activateurs de bactéries utilisés en bassin utilisent un procédé différent, par augmentation du taux d’oxygène qui pourrait être un facteur limitant aux bactéries aérobies. Mais activer des bactéries de manière ‘artificielle’ ne cible pas uniquement les bactéries souhaitées. Si des bactéries pathogènes sont présentes dans la colonne d’eau, elles seront également boostées.
Pour revenir au sujet initial, ajouter des bactéries via une poudre ou un élément en contenant (nous introduisions une moule dans nos bacs, il y a une vingtaine d’année. Maintenant j’utilise des bactéries lyophilisées (care bacter de chez Tunze). Cela permet de démarrer plus vite avec les bonnes bactéries.
Ensuite il leur faut le milieu pour se nourrir et se développer. L’urine n’est à mon avis que de la nourriture. Le sucre, une source de carbone.